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La garantie des dépôts : les Français pas suffisamment informés en cas de faillite bancaire

Seuls 25 % des Français connaissent le plafond d’indemnisation de leurs dépôts bancaires, et moins d’un sur dix sait sous combien de jours il est versé. C’est ce que révèle le dernier baromètre du Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR). Une méconnaissance préoccupante à l’heure où la stabilité bancaire n’est plus un acquis absolu.

100 000 euros garantis, mais peu le savent
En cas de faillite bancaire, les dépôts des particuliers sont couverts jusqu’à 100 000 euros par établissement. C’est l’un des piliers de la sécurité financière en Europe. Pourtant, selon le 10e baromètre annuel du FGDR, publié en juillet 2025, seule une personne sur quatre (25 %) connaît ce plafond de garantie. Le chiffre est stable depuis plusieurs années, malgré les efforts de communication des régulateurs.
 

Le FGDR couvre les comptes courants, les comptes à terme, les livrets (hors Livret A, LDDS, LEP qui sont garantis par l’État), mais aussi les plans d’épargne : PEL, CEL, PEA, PER, PEE… L’ensemble de ces produits est protégé dans la limite de 100 000 € par client et par établissement bancaire. Cela signifie que détenir deux comptes dans une même banque ne double pas la garantie.
 

Plus inquiétant encore : seuls 8 % des Français sont capables de citer le délai légal de remboursement, fixé à sept jours ouvrables maximum après la défaillance d’une banque. C’est pourtant un point crucial : en cas de crise, cette indemnisation rapide vise à éviter un phénomène de panique bancaire et à garantir l’accès rapide aux fonds nécessaires au quotidien.
 

Le FGDR, créé en 1999, a justement pour mission de préserver la confiance dans le système bancaire en indemnisant rapidement les déposants. Il mobilise automatiquement les fonds nécessaires et contacte les clients concernés sans démarche de leur part. Le remboursement est généralement réalisé par virement ou lettre-chèque, selon les coordonnées connues.

Une confiance fragile et des lacunes persistantes
Si 66 % des sondés savent que leurs comptes courants sont couverts par la garantie, ils sont moins nombreux à savoir que d’autres produits d’épargne sont également concernés : 60 % pour les PEL et CEL, à peine plus de 50 % pour les PEA et PER. Et surtout, seuls 31 % savent que les PME peuvent aussi être indemnisées, alors que la garantie s’étend bien au-delà des seuls particuliers.
 

Ce déficit de connaissance peut nourrir une défiance latente, notamment chez les jeunes et les publics précaires. Il alimente également des comportements de précaution parfois inutiles, comme la dispersion excessive des dépôts sur plusieurs établissements bancaires ou le retrait massif de liquidités en période d’incertitude.
 

Le FGDR insiste donc sur la nécessité de renforcer la pédagogie financière sur ces sujets. La garantie des dépôts est un outil puissant de protection, mais encore faut-il que les clients bancaires le sachent. À l’heure où les risques systémiques refont surface (volatilité des marchés, taux d’intérêt élevés, tensions géopolitiques), le niveau de confiance dans les institutions financières repose aussi sur la transparence et l’information.
 

Cette lacune pourrait également poser problème en cas de cyberattaque ou de défaillance rapide : savoir que ses fonds sont protégés limite le risque de réaction irrationnelle, comme on l’a observé lors de la faillite de la Silicon Valley Bank en 2023 aux États-Unis. En Europe, la mise en place du système de garantie unique (EDIS) progresse lentement, mais reste encore largement méconnue du grand public.
 

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