Assurance vie

Les placements préférés des Français : succès et échecs

L'assurance vie continue de séduire les Français. Selon une étude de l'Insee publiée le 14 mai, 41,7 % des ménages détenaient un contrat d’assurance vie début 2024.  « Le taux de détention progresse depuis vingt ans (+15,8 points sur la période) », souligne l'Insee. Cette hausse régulière fait de l'assurance vie le placement ayant le plus augmenté depuis 2004. Seuls les livrets défiscalisés, comme le Livret A ou le LDDS, affichent un taux de détention supérieur, avec 86,5 % des ménages qui en possèdent au moins un.

Pourquoi un tel engouement ?
L'assurance vie doit son succès à plusieurs atouts :
Une fiscalité avantageuse : les gains sont faiblement imposés, surtout au bout de huit ans de détention, avec un abattement annuel pour les retraits.
Une disponibilité des fonds : l'argent reste accessible à tout moment, sans pénalités, permettant de récupérer les sommes investies en cas de besoin.
L'effet cliquet : une fois les intérêts inscrits en compte, ils sont acquis définitivement, même si les marchés baissent.
Une garantie sur le capital : les contrats monosupports en euros offrent une sécurité totale, le capital est préservé.

L'épargne retraite en plein essor
Dans le sillage de l'assurance vie, l'épargne retraite connaît elle aussi un bel essor. Le taux de détention a nettement progressé entre 2021 et 2024 (+2,7 points), principalement grâce au succès du Plan d'Épargne Retraite (PER), un produit lancé en 2019 pour simplifier l'épargne en vue de la retraite.
 

Selon France Assureurs, les cotisations sur le PER assurantiel ont atteint 833 millions d’euros en mars 2025, soit une augmentation de 7 % par rapport à l’année précédente. À cette date, le PER comptabilisait 7,2 millions d'assurés pour un encours total de 97,4 milliards d’euros, avec 78 600 nouveaux adhérents (+14 % sur un an).
 

Pourquoi ce succès ?
• Le PER permet de préparer la retraite tout en bénéficiant d'avantages fiscaux immédiats.
• Il offre une gestion flexible, avec la possibilité de débloquer les fonds dans certains cas (achat de la résidence principale, accidents de la vie).
• Les fonds investis sont diversifiés, permettant une gestion plus dynamique qu'un simple livret.

L'épargne logement en perte de vitesse
À l'inverse, l'épargne logement perd du terrain. En 2024, seulement 27 % des ménages détenaient un PEL ou un CEL, soit une baisse de 13,9 points par rapport à 2004. Cette désaffection s'explique par la baisse continue du rendement des Plans d'Épargne Logement (PEL) ces dernières années, rendant ce placement moins attractif comparé à l'assurance vie et au PER.

Un paysage de l'épargne en mutation
L'évolution de l'épargne des ménages traduit une tendance marquée : la préférence pour des placements flexibles, fiscaux et dynamiques comme l'assurance vie et le PER, au détriment de l'épargne logement. Une dynamique que les experts estiment durable, tant que les incitations fiscales et les garanties de capital resteront en place.
 

Les prochains mois permettront de vérifier si cette tendance se confirme, notamment face aux évolutions des marchés financiers et des politiques fiscales.
 

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