Assurance vie : triomphe historique du premier trimestre 2025

L’assurance vie démarre 2025 sur les chapeaux de roues. Selon les chiffres dévoilés le 30 avril par France Assureurs, les cotisations ont bondi de plus de 4 % depuis le 1er janvier, frôlant les 50 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année.
 

Le mois de mars s’est particulièrement distingué avec une collecte nette – dépôts diminués des prestations versées – de 4 milliards d’euros, un niveau inédit depuis mars 2010. Les versements ont atteint 15,5 milliards d’euros sur ce seul mois. « Nous constatons une dynamique commerciale soutenue, dans la lignée de celle observée depuis plus d’un an », a commenté Paul Esmein, directeur général de France Assureurs, lors d’une conférence téléphonique.
 

Cette progression repose principalement sur les unités de compte (UC), placements plus risqués mais potentiellement plus rémunérateurs, en hausse de 10 %. En parallèle, les fonds en euros, à capital garanti, stagnent. 

Autre moteur : le recul des prestations versées, contribuant à porter la collecte nette trimestrielle à 14,4 milliards d’euros, soit 5,6 milliards de plus qu’à la même période en 2024.
 

Un tel dynamisme s’explique par le niveau d’épargne toujours très élevé des Français. « Il risque de le rester », estime Éric Buffandeau, directeur adjoint des études et de la prospective du groupe BPCE. Il invoque un contexte économique incertain, marqué par l’instabilité politique, le souvenir de l’inflation, la crainte de hausses d’impôts et du chômage. À cela s’ajoutent les investissements à venir pour la transition énergétique – logements, véhicules – qui incitent à épargner davantage aujourd’hui pour anticiper les dépenses de demain.
 

Les autres produits d’épargne réglementée, comme le Livret A ou le LDDS, profitent nettement moins de cet engouement : leur collecte nette au premier trimestre est quatre fois inférieure à celle de l’assurance vie.