Immobilier
11/02/25
Investissement immobilier : Les disparités parisiennes
Les notaires du Grand Paris se veulent rassurants dans leur dernière étude, rappelant que "des plus-values immobilières restent encore généralisées sur dix ans dans tous les arrondissements de la capitale". Mais derrière cette apparente stabilité, des disparités se dessinent, notamment sur les cinq dernières années, où seuls trois arrondissements parviennent à dégager une plus-value, parfois anecdotique.
Des pertes significatives sur cinq ans
Si la détention moyenne d'un bien immobilier en France s'établit entre huit et neuf ans, l'analyse des évolutions sur cinq ans révèle une toute autre réalité.
En fin d'année 2024, les reventes après cinq ans affichent une moins-value moyenne de 5,6 %, soit une perte de 31.350 euros pour un appartement de 55 mètres carrés. La crise qui frappe le secteur s'inscrit donc dans le temps, effaçant les gains des dernières années.
Toutefois, sur une décennie, le bilan reste favorable. Un appartement acheté fin 2014 et revendu fin 2024 génère toujours une plus-value moyenne de 78.100 euros, avec une progression des prix de 17,6 %.
Les gagnants : 6e, 7e et 8e arrondissements
Trois arrondissements sortent du lot : les 6e, 7e et 8e, qui maintiennent une plus-value même sur cinq ans. Ces quartiers, plus familiaux et classiques, ont été épargnés par la surchauffe qu'ont connue les arrondissements plus populaires entre 2014 et 2019, comme le 9e (+28 %), le 10e (+30 %) ou encore le 18e (+32 %). Cette progression plus modérée leur a permis d'enregistrer une hausse des prix plus récente.
Autre particularité : la taille moyenne des logements joue en leur faveur. Les appartements y sont plus grands (73 à 83 mètres carrés), ce qui influe sur les plus-values calculées.
Les perdants : sud et périphérie parisienne en souffrance
Si le 7e arrondissement affiche une plus-value de 40.700 euros en moyenne sur cinq ans, contre 14.600 euros pour le 6e et 4.150 euros pour le 8e, d'autres secteurs plongent dans le rouge.
Les 12e, 14e et 15e arrondissements enregistrent les moins-values les plus lourdes, avec des pertes moyennes de plus de 40.000 euros. Les 9e, 10e, 11e et 20e subissent des décotes comprises entre 20.000 et 30.000 euros. Quant aux arrondissements centraux (du 1er au 4e), au 5e, au 13e et à ceux du 16e au 19e, ils subissent une perte moyenne oscillant entre 30.000 et 40.000 euros.
Une capitale en perte de vitesse
Ces chiffres témoignent d'un retournement du marché immobilier parisien. Loin de la flambée des prix observée dans les années 2010, la capitale subit désormais un écrasement des valeurs, qui pèse sur la rentabilité des investissements immobiliers. Le temps où acheter à Paris était une garantie de plus-value semble bien révolu, du moins sur des durées courtes.