Assurance vie

03/12/24

L'assurance-vie, un levier fiscal à exploiter en 2024

Avec les récentes évolutions fiscales et les règles entourant l’assurance-vie, 2024 pourrait être une année stratégique pour certains contribuables. Analyse des opportunités et des arbitrages à considérer pour optimiser vos rachats de contrats.
 

Rachats d’assurance-vie : l’avantage fiscal des contrats souscrits avant 2017

Les contrats d’assurance-vie souscrits et alimentés avant le 27 septembre 2017 offrent un levier fiscal particulièrement attractif, surtout s’ils ont atteint plus de huit ans d’ancienneté. Ces contrats permettent de bénéficier d’un abattement annuel sur la part imposable des gains, fixé à :

   4 600 € pour une personne seule, soit une réduction potentielle d’impôt sur le revenu (IR) de 345 € ;
   9 200 € pour un couple, avec une baisse d’IR pouvant atteindre 690 €.

 

Cet abattement, combiné à une imposition forfaitaire de 7,5 % sur les gains après 8 ans, rend ces rachats très avantageux. En clair, les épargnants peuvent récupérer une partie de l’impôt payé lors de leur déclaration en année n+1. Une opportunité à ne pas négliger pour maximiser le rendement après impôts.
 

2024 : une année clé avant la nouvelle contribution différentielle

Pour les contribuables soumis à la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR), une nouvelle contrainte fiscale issue du projet de loi de finances pour 2025 (PLF 2025) se profile : la contribution différentielle de 20 % sur les gains rachetés. Toutefois, cette disposition n’entrera pleinement en vigueur qu’à partir de 2025, laissant aux épargnants une dernière chance en 2024 pour optimiser leurs retraits.
 

Qui est concerné ?

   Les personnes seules déclarant plus de 250 000 € de revenus.
   Les couples déclarant plus de 500 000 € de revenus.

 

En 2024, les gains des contrats souscrits avant le 27 septembre 2017 seront exonérés de cette contribution différentielle. En revanche, ils resteront soumis à l’IR classique, soit :

   15 % pour les contrats de moins de huit ans ;
   7,5 % pour les contrats de plus de huit ans.

 

Quels choix pour les contribuables fortunés ?

Les contribuables concernés, qui ont besoin de liquidités pour maintenir leur train de vie ou financer des projets spécifiques, pourraient envisager un rachat en 2024 avant l’entrée en vigueur de la nouvelle taxe. Toutefois, des exceptions existent pour les détenteurs âgés de 70 ans ou plus, pour qui l’assurance-vie conserve des avantages patrimoniaux significatifs en matière de transmission.
 

Quels arbitrages pour les épargnants ?

Face à ces enjeux fiscaux, les épargnants doivent se poser les bonnes questions :

   Vos contrats ont-ils plus de 8 ans ? Si oui, les gains bénéficient d’une imposition réduite et de l’abattement annuel, rendant les rachats fiscalement intéressants.

   Êtes-vous concerné par la CEHR ? Si vos revenus dépassent les seuils mentionnés, 2024 est une année décisive pour racheter vos gains sans subir la contribution différentielle en 2025.

   Envisagez-vous une transmission patrimoniale ? Les épargnants âgés de 70 ans ou proches de cet âge doivent privilégier la conservation de leurs contrats souscrits avant 70 ans, car ils offrent un cadre fiscal avantageux en cas de succession.

 

Un conseil avisé pour une gestion éclairée

Dans un contexte fiscal en constante évolution, les décisions autour de l’assurance-vie nécessitent une analyse fine de votre situation personnelle et patrimoniale. Il est recommandé de consulter un conseiller financier ou fiscaliste pour évaluer l’opportunité d’un rachat en 2024 ou d’un maintien des contrats pour des stratégies de long terme.

 

Avec les nouvelles règles fiscales, l’assurance-vie reste une enveloppe précieuse, mais les arbitrages à réaliser dépendent désormais de votre horizon d’investissement et de vos objectifs patrimoniaux.

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